Rencontre avec Cyrille JAVARY.
Comprendre le Yi Jing.

Claude SARFATI : « Qu’est-ce que c’est le Yi King ? »

Cyrille JAVARY : « C’est un catalogue de 64 situations types exprimé en fonction de leur rapport Yin/Yang et de la dynamique qui les anime. Voici un exemple :

Parmi ces 64 situations types, il y en a une qui est mise en relation avec le moment de l’année qui correspond au mois de juillet. Si on nous demande ce que c’est que juillet, on répond c’est le plein été, il fait beau et chaud. Si on demande au Yi King ce qu’est juillet, il nous répond : C’est le début de l’hiver. A partir du 22 juin les jours commencent à raccourcir.

Mais nous qui voyons le soleil briller dans le ciel, sommes obnubilés par l’idée que c’est l’été. Le Yi King nous dit : oui mais l’hiver gagne.

Il nous permet donc à ce moment là, en nous donnant la dynamique de la situation, de coupler notre action de la manière la plus favorable qui soit.

En juillet, parce-qu’il fait chaud, c’est le moment de réparer le toit, d’acheter du gaz, cela nous permet d’entre couvert et au chaud quand l’hiver est là et de ne pas être comme la cigale fort dépourvue. »

Claude SARFATI : « Quelles sont les bases pour comprendre le Yi King ? »

Cyrille JAVARY : « Pour mieux appréhender le Yi King, il y a une base simple qui est : un se divise en deux. Toute situation se divise toujours en un rapport fluctuant de Yin et de Yang, comme la durée du jour et de la nuit au cours de l’année, comme les phases de la lune au cours du mois.

Pour le reste, c’est un apprentissage. C’est à dire que le Yi King, comme tout ce qui est chinois ne s’apprend pas en un jour mais demande une forme d’imprégnation et c’est là qu’il est un instrument de liberté dans la mesure où plus on pratique le Yi King, moins on pratique le Yi King, je m’explique…

Quand on découvre le Yi King, on l’interroge beaucoup parce-que l’on découvre un monde fascinant, intéressant, intelligent.

Mais, petit à petit on intègre sa manière de dialectique Yin/Yang de voir les problèmes et plus on l’intègre et moins on a besoin de lui.

C’est en cela qu’il est un instrument de liberté, parce-que le but ultime de l’apprentissage du Yi King c’est de ne plus avoir besoin de s’en servir pour pouvoir toujours repérer dans la propension de la situation l’action qui convient et donc faire toujours l’action juste au moment opportun. »