Rencontre avec Cyrille JAVARY
Apprendre le chinois

Claude Sarfati : « Comment avez-vous rencontré le Yi King ? »

Cyrille Javary : « Tout naturellement, mon premier exemplaire de Yi King m’a été donné à Katmandou par une nonne Bouddhiste canadienne.

Un jour, au travers de la petite chambre que je partageais avec mon épouse, elle m’a jeté un livre en me disant : « Lis ce livre, c’est bon pour toi ».

J’ai lu le livre, cela m’a intéressé et quand je suis rentré en France, j’ai cherché à me documenter un peu plus. Deux ans plus tard, j’avais lu tous les livres sur la question. En 1976 ce n’était pas dur, il n’y avait que deux livres en Français et quatre en Anglais.

Ensuite, pour avancer, il ne me restait plus qu’à apprendre le Chinois.

J’ai appris le chinois, mais l’on enseignait cette langue aussi mal que les autres à cette époque là dans les universités.

Je travaillais comme éducateur dans un foyer de la D.A.S.S à Marseille, il y a eu une restructuration et l’on m’a fichu à la porte.

Marseille, porte de l’Orient, je me suis retrouvé à Taiwan où j’ai passé deux ans, et là j’ai beaucoup appris sur la Chine, les Chinois et leur mode de vie.

Mais aussi sur la Chine ancienne parce que le père Lefeuvre(1) qui, grand spécialiste mondial des carapaces de tortues, me faisait l’honneur de me recevoir tous les quinze jours dans son bureau encombré de piles de papiers extraordinaires.

Rentré en France, je m’intéressais toujours au Yi King et pour en savoir plus et rencontrer d’autres personnes curieuses de ce livre, j’ai créé une association : Le centre DJOHI association pour l’étude et l’usage du Yi King(2). »

(1) Père Lefeuvre, Jésuite, un des cinq plus grands spécialistes mondiaux des transcriptions sur les carapaces de tortues, travaillant à l’institut RICCI à Taiwan

(2) L’association Centre Djohi, dont Cyrille J-D Javary est le président depuis sa fondation en 1985, a pour but de tisser le lien entre tous ceux que passionnent l’étude et l’usage bénévole du Yi Jing, le Livre des Changements. Le Centre Djohi est avant tout un réseau, un canal de communication accueillant celles et ceux que le Yi Jing intéresse, un moyen de recevoir, d’approfondir et d’échanger pratiques et informations.